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Je suis un mammifère volant de la famille des vespertilionidés. Je suis très petite, je mesure à peine quelques centimètres et ma fourrure est de couleur brun foncée à jaunâtre ou roux.
Qui suis-je ?

Vous l'aurez sans doute deviné, la forme que prend Camil lorsqu'il se transforme est celle d'une chauve-souris, une pipistrelle commune pour être précis ou, si vous préférez, une Pipistrellus pipistrellus. Ce sont de très belles créatures, selon lui. Enfant, s'il avait eu la chance d'adopter un animal, il n'aurait pas choisis un chien comme la plupart des gamins, mais plutôt une chauve-souris. Enfin, passons. Nous parlerons de son histoire plus tard, contentons-nous pour l'instant de le décrire.
Comme précisez plus haut, la Pipistrelle Commune est une très petite chauve-souris. Sous cette forme, Camil mesure quelques 7cm de longueur, dont 3cm pour la queue seulement ! C'est d'ailleurs la plus petite chauve-souris de toute l'Europe. Pas très pratique pour se défendre, mais c'est la taille idéal pour se glisser dans de petites interstices inaccessibles aux autres ! Bref, sa métamorphose lui sert plutôt à s'enfuir qu'à se battre, tout comme son pouvoir. Cependant, ces chauves-souris ont de grandes ailes, qui leur confèrent une envergure de 20cm ! Assez grand, pour leur petite taille, n'est-ce pas ? Elles ont un vol rapide et en zigzag afin de mieux semer les prédateurs.
Sous cette forme, Camil possède un corps trapu. Ses oreilles sont petites et larges. Animal nocturne, il utilise les ultrasons afin de se repérer dans le noir. Sa queue et ses pattes postérieures sont reliées par une fine membrane appelée patagium, la même qui compose ses ailes. Très fragile, si celle-ci se déchire, il y a peu de chance qu'elle guérisse et Camil ne pourrait plus voler ! Et essayez de vous déplacer sur le sol quand vous ne faites pas même la taille d'un rat !
Ces petits animaux sont très sensibles aux froid. Normalement, ceux-ci hibernent à l'hiver mais, évidemment, Camil ne peut pas faire de même. Si la température descend sous les 0°C, les pipistrelles risquent la congélation ! Outre le froid qui peut leur être mortel, les chauves-souris ont aussi quelques prédateurs, les chouettes et les chats, pour ne citer qu'eux. Bref, la vie n'est pas toujours facile sous cette forme mais jamais Camil n'échangerait son animal pour un autre !

200 mots minimum
On peut décrire Camil de bien des manières. Ceux qui le croisent dans la rue le qualifient d’indifférent, d’insensible même. Les quelques personnes à l’avoir approché disent plutôt de lui que c’est quelqu’un de tout simplement égoïste, antisocial, froid. Et les rares personnes à l’avoir réellement connu sont aujourd’hui mortes mais elles diraient sûrement que c’était un garçon adorable et plein de vie. Assez contradictoire, n’est-ce pas ? Eh bien, qui a raison ? Tout ces gens, en fait.
Enfant, Camil était un garçon tout ce qu’il y a de plus normal. Il était heureux, ignorant à quel point le monde est horrible derrière le doux voile d’innocence de l’enfance. Un gamin débordant d’énergie, prêt à faire les quatre cent coups avec son meilleur ami. Il avait toujours un sourire étampé sur le visage et s’intéressait à tout ce qui l’entourait. On pouvait cependant déjà voir une pointe d’orgueil apparaître.
Lorsqu’il a dû quitter son pays d’enfance et son meilleur ami du même coup, la personnalité de Camil s’est quelque peu assombrit. Hanté par le souvenir de son Égypte natal et ces moments qu’il y avait passé, il refusait de voir Montréal comme sa nouvelle « maison ». Pour lui, ce lieu a toujours été un territoire étranger où il ne pourrait jamais se considérer chez lui. Son sourire était toujours présent, mais ce n’était plus la joie qu’il reflétait, mais un douloureux sentiment de nostalgie. C’est ainsi qu’il commença à s’isoler. Au début, c’était tout à fait inconscient. Il n’avait tout simplement pas envie d’être avec ces gens, ces anonymes habitant cette ville inconnue. Le fait qu’il n’allait pas à l’école n’arrangea en rien les choses.
Un des premiers enseignements que lui donna sa mère fut de se méfier des gens et en particulier de ceux qui vous posent trop de questions. Étant entrés illégalement au Canada, ils ne devaient pas se faire remarquer. Tout comme sa mère, Camil avait très peu de contacts avec les autres habitants de la ville et si un inconnu l’abordait dans la rue, il répondait à ses questions par quelques informations erronées et se trouvaient une excuse pour partir. Après un moment, il les envoyait tout simplement promener. Il apprit aussi à éviter les policiers et à reconnaître les travailleurs des services sociaux des simples gens, les plus dangereux, selon sa mère. Aujourd’hui encore, Camil ne les apprécie guère. Celle-ci lui répétait constamment qu’il devait se méfier de tout et n’avoir confiance en personne, principe qu’il appliquait à la lettre et auquel il croit toujours. Toutes les personnes qu’on rencontre peuvent nous trahir, même notre meilleur ami. Si ça semble quelque peu exagéré, ces enseignements ont néanmoins fait de Camil un jeune garçon prudent qui se garde bien de tomber dans des embrouilles quelconques.
Son enfance dans la rue a eu aussi du bon. Elle lui a forgé son indépendance et sa débrouillardise. Alors même qu’ils n’avaient pas un cent, que leur frigo était vide, ce gamin dégourdi trouvait toujours le moyen de se procurer de la nourriture. Pas en quêtant, ciel non ! Bien trop orgueilleux pour s’abaisser à quémander de l’argent aux passants, Camil dérobait de quoi manger dans les magasins, sur les étals de fruits et légumes ou même dans les maisons vides de leur propriétaire. Sachant se faire discret et assez adroit à force de tentatives, il réussissait la plupart du temps à voler quelques vivres sans se faire remarquer. Ressentait-il des remords à faire cela ? Non, aucun quel qu’il soit. Bien entendu, il n’est pas dépourvu d’une conscience, bien que son sens moral n’est pas tout à fait le même que la majorité des gens, mais quand c’est une question de survie, alors tous les moyens sont bons. Bon, on ne doit pas non plus prendre cela au pied de la lettre, Camil n’irait pas tuer quelqu’un même si ça lui garantissait la vie.
L’année qu’il passa ensuite l’obligea à exploiter au maximum sa débrouillardise et son ingéniosité. Sans oublier son courage. Sa mère morte, vivant seul dans les rues car son petit appartement avait été reloué par une autre famille pauvre, il dû user de toute l’habileté dont il était capable pour survivre. Il ne put que l’améliorer davantage. Et renforcer son côté indépendant. Heureusement, persévérant, ce gamin ne se laissait pas abattre facilement !
Durant toute sa vie, Camil n’a pratiquement jamais vécu « aux crochets » de quelqu’un, et aujourd’hui, s’il y a bien une chose qu’il déteste, c’est les gens dépendants. Il faut apprendre à se débrouiller dans la vie, c’est comme ça qu’on s’en sort. Les autres ne seront pas toujours là pour nous tenir par la main. Selon lui, ceux qui ne comprennent pas ce concept pourtant fort simple, sont des esprits faibles destinés à constamment se faire marcher sur les pieds. En accord avec ce trait de caractère, Camil n’accorde que très rarement son aide à autrui. Et quand je dis très rarement, c’est jamais. Il a dû se débrouiller seul et sans aide et il a survécu, alors pourquoi pas les autres ? Il faut apprendre à résoudre ses problèmes soi-même, bon sang ! Bon, ce n’est pas l’unique raison. C’est un garçon égoïste qui pense avant tout à lui. Donc, en général, les petits tracas des autres lui passent dix pieds au-dessus de la tête. Ça ne le concerne pas, alors pourquoi se jeter tête baissé dans les ennuis ?
Il y a un point crucial que nous n’avons pas encore abordé. Bien que faisant parti des Astings, il ne leur a jamais été fidèle. Il a rejoint ce groupe seulement pour éviter que ses membres ne le dénoncent aux services sociaux. Peu enclin généralement à écouter les menaces des autres, il était néanmoins assez intelligent pour comprendre qu’ils étaient sérieux et qu’il aurait de réels problèmes si cela se produisait. Camil était aussi conscient que, entrant chez les Astings, il aurait un nouveau « foyer » et serait donc intouchable. En bref, il les a rejoints par pur intérêt personnel. C’est un profiteur qui saute sur n’importe quel le occasion servant ses intérêts.
Et si nous résumions un peu tout ça ?
Qualités (parce que oui, il en a) : Persévérant, il n’abandonne pas facilement ; travailleur, les défis ne lui font pas peur ; indépendant, il sait se débrouiller dans la vie sans avoir recours aux autres ; dégourdi ; adroit et discret, pour lui, voler est devenu un jeu d’enfant ; prudent ; averti, il ne se jette pas tête baissée dans la gueule du loup ; intelligent ; rusé ; peu provocateur, il ne cherche pas la bagarre et tend plutôt à l’éviter ; ne se mêle pas de ce qui ne le regarde pas, de toute façon, ça ne l’intéresse guère ; observateur et attentif, pas un détail ne lui échappe.
Défauts : Individualiste ; égoïste, il se soucis plus de sa petite personne que des autres ; solitaire et antisocial, il ne supporte pas le contact des gens ; méfiant, il ne fait confiance à personne ; réservé et introverti, il ne parle guère de lui ni de ce qu’il pense ; indifférent, si un problème ne le concerne pas, il ne s’y attardera pas ; orgueilleux, fier, il ne demande d’aide à personne et n’avoue jamais ses faiblesses ; éternel rebelle et insoumis, il est tout bonnement impossible de le faire obéir à un ordre quel qu’il soit ; impatient, attention, seulement avec les gens, car il est capable de rester des heures durant devant un magasin, à attendre le moment idéal pour aller chaparder quelque chose ; quelque peu irritable, son énervement se traduis par quelques signes pas toujours très voyants, du genre pousser de petits soupirs ou, plus flagrant, un long regard noir qui en dit long ; opportuniste et profiteur ; intéressé, il n’aide les autres – à supposer qu’il vienne un jour en aide à quelqu’un – que par intérêt personnel ;
Bref. Un être complexe aux nombreux défauts et qualités, et tout un défi que de le percer à jour. Réservé donc aux plus persévérants et audacieux.