De si belles couleurs... | Lorenzo

Date d'inscription : 14/01/2011

Quelle belle journée pour prendre une marche... En fait, c’était une belle soirée. Le soleil allait bientôt se coucher. On pouvait encore le voir. Le ciel était d’un rouge magnifique. Les jeux de lumières donnaient un coté magique à ce moment. David essuya la neige qu’il avait sur son manteau d’hiver brun foncé. C’était si beau à voir. Les flocons descendant lentement du ciel venaient se poser sur son visage regardant par en haut, dans ses cheveux et sur son manteau qu’il venait d’épousseter. Le jeune Blackwood émit un soupir. C’était probablement le temps de rentrer, maintenant. Dommage. Il aimait beaucoup rester le soir dehors. Ça faisait plus d’une heure qu’il marchait dehors, regardant autour avec son éternel sourire calme. Écoutant les oiseaux chanter, regardant les autres gens passer à coté de lui. C’est alors que, les mains dans les poches, il décida de retourner à l’intérieur de l’Académie.

Depuis un moment, il ne recevait plus de lettres de ses parents. Y avait-il un problème ? S’ils ne répondaient pas, c’est sûrement parce qu’il y avait quelque chose. Son frère, peut-être. Celui qui l’avait toujours détesté pour une raison. En plus, il n’avait jamais voulu lui dire pourquoi. Bien que David ait un sens de déduction très développé, il n’avait jamais su pourquoi son frère le détestait. Quant à lui, David ne l’haïssait pas. Il n’haïssait personne. Il fallait quelque chose d’extrêmement grave pour qu’il perde le contrôle de soi-même et si cela arrivait, personne ne savait ce qui pourrait se produire. Lui-même ne savait presque pas comment il réagirait. Il n’avait été enragé qu’une seule fois dans sa vie et c’était il y a plus de cinq ans. Comment ça s’était terminé ? Et bien il s’était transformé en chauve-souris et avait foutu la peur de sa vie à son frère et à ses amis. Pourtant, même après cet épisode, David pardonna à son frère pour ce qu’il avait fait. Pourquoi ? Bah il n’aimait pas haïr quelqu’un. C’était contre sa nature. Bien qu’il n’avait personne à aimer, il ne voulait pas, en plus, détester tout le monde. Son attitude calme et sereine était bien trop forte pour ça. David ne jugeait personne. Il essayait de comprendre, plutôt. Enfin...

En entrant dans l’Académie, David eut une petite sensation nostalgique. Il avait passé les quatre dernières années ici. C’était comme une deuxième maison... Un peu plus grande que la sienne, mais quand même. L’aristocrate se dirigeait lentement vers sa chambre. Observant les autres élèves qui passaient du même regard. Il en entendait certains dire qu’il leur faisait peur. D’autres qu’ils le trouvaient étrange et qu’ils voulaient découvrir s’il y avait quelque chose de caché en lui. Le jeune Blackwood ne parlait peut-être pas beaucoup, mais il savait très bien écouter. Ça avait toujours été une de ses forces, écouter. Ce que son frère essayait de garder secret, une connerie qu’il avait faite ou quelque chose qu’il avait cassé et qu’il n’osait pas avouer. Même si, comme à toutes les fois que David cassait quelque chose, il l’avouait tout de suite car ça ne servait à rien de le cacher. À quoi bon ? Ça valait mieux d’être honnête et d’admettre ses tords que de les cacher quand, un jour où l’autre, quelqu’un le découvrirait. Et comme il l’avait toujours pensé, Nathaniel se faisait quasiment toujours prendre.

Arrivant à sa chambre, il tourna la poignée et entra. C’était une grande chambre. Elle pouvait accueillir quatre personnes. Pour le moment, ils n’étaient que deux. Lorenzo Mcleod. Il partageait sa chambre avec lui depuis un moment. David resta un moment dans l’entrée de cette grande chambre, pris dans ses pensées. Jusqu’à ce qu’il aperçoive Lorenzo. David partageait sa chambre avec ce jeune homme depuis longtemps. Ils se connaissaient assez bien et même s’il aimait mieux la solitude, David aimait bien sa compagnie. Il était un peu comme lui. Calme. Il ne faisait pas trop de bruits et c’était bien une des choses qu’il appréciait. Toujours avec ce sourire serein, il regarda son compagnon de chambre.

« Bonsoir, Lorenzo. Comment allez-vous ? Votre journée s’est bien déroulée ? »

Toujours le même ton paisible. Toujours le même regard apaisé. Toujours le même sourire doux. Certain penseront que David est dénudé d’émotions. Bien au contraire. Sauf qu’il les garde pour lui. Sa colère, par contre, est enfermée dans un coffre au plus profond de lui-même. Ce coffre est enchaîné, coulé dans le ciment et jeté dans les profondeurs de sa tête. Il ne refait surface que très très très rarement. Comme une comète qui passerait au millénaire. Elle ne passait vraiment pas souvent, mais lorsqu’elle apparaissait, tout le monde le savait. Beaucoup avaient essayé de faire perdre patience le jeune aristocrate. Pourtant, c’était comme essayer d’éviter la pluie dans une tempête. Impossible. Le seul qui avait réussi à le faire était, bien évidemment, son grand frère.

Toujours attendant la réponse à ses questions, le jeune Blackwood se dirigea vers son lit pour s’y asseoir doucement. La journée n’avait pas été trop difficile. Des cours pas trop forçant, une belle balade dans le couché de soleil ainsi que dans la neige tombante. Tout semblait bien aller dans sa vie, en ce moment. Aucun problème. Même son frère ne le dérangeait pas. Lorsque ses parents verraient qu’ils ne recevraient plus de lettre, ils sauraient qui était le coupable. Il n’y avait aucune raison de s’inquiéter.

« Avez-vous vu le ciel il y a quelques minutes ? C’était magnifique... Je n’ai que très rarement vu d’aussi belles couleurs...»

Lui dit-il.

Comment n’aurait-il pu pas les voir ? Il y avait bien des fenêtres dans cette grande chambre. Probablement que ces lumières avaient été reflétées sur les murs de la chambre et avaient créées une palette de couleurs passant de l’orange-rouge jusqu’au rose-mauve. Aaaah mais qu’est-ce que c’est beau la nature, non ?

Les vacances étaient terminées depuis quelques temps déjà , il fallait reprendre le train train habituel et ce n'était pas vraiment ce qui me plaisait. Moi, qui avait été habitué a vivre libre , vivre ainsi était un peu difficile a accepter. Je n'avais pas envie d'aller en cours de math encore moi en cours de littérature mais c'était ce qu'il fallait faire. C'était comme ça ici. Après tout ce n'était pas si mal.. a part la partie cours « normaux ». Les autres cours étaient plus intéressants ils nous servaient réellement a vivre..ou a essayer de survivre. J'avais appris plusieurs choses ici , j'étais donc heureux de pouvoir contrôler un peu mieux mes émotions mais aussi un peu mieux mon don. Et puis , il fallait aussi voir le positif. L'académie était un lieu de refuge ou on pouvait vivre sans se cacher des autres. Je m'étais caché pendant 22ans , alors évidemment j'appréciais de pouvoir vivre sans me cacher. J'aimais vadrouiller dans le parc sous ma forme lupine , on pouvait même se promener dans les forets avoisinantes , notre région étaient tellement peu peuplée qu'on risquait fort peu de tomber sur des humains. De tout les avantages de l'académie c'était celui que je préférais , on étaient..Comment dire: Beaucoup plus libre. Oui libre était bien le terme a employé. Ici personne n'allait nous insulté de monstres ou n'allaient partir en courant parce qu'ils se retrouvaient en face d'un grand méchant loup. Non , au contraire , on s'amusait plus qu'autre chose , du moins du côté des Ellendils , chez les fanturs ça semblait beaucoup moins drôle.

Les cours s'étaient déroulés d'une façon normale , rien de bien spéciale dans cette journée hivernale. Il me tardait le printemps et son renouveau , l'hiver n'était définitivement pas pour moi. Après les cours je m'étais rendu aux écuries pour travailler Dreamer le cheval que m'avait confié Anna la monitrice d'équitation. J'y allais régulièrement surement parce que ça me rappelait mon chez moi. J'avais toujours vécu avec des chevaux , les travailler j'avais toujours aimé le faire , voilà pour quoi je continuais à pratiquer ici. Et puis plus loin que le simple plaisir de les travailler , j'aimais l'animal en lui même. J'avais tout de même eu de la chance en ce Vendredi après midi , mes cours s'étaient arrêté en début d'après midi , j'avais donc tout mon après midi de libre.

Mon travail aux écuries fini , j'avais filé dans la foret pour me dégourdir les pattes. Je ressentais souvent le besoin de me défouler et la meilleure façon était de le faire sous ma forme lupine. Dieu que j'adorais ça , j'étais plus souple , plus fort mais aussi plus vif. D'ailleurs je ne me gênais pas pour travailler mes capacités de loup. Voir le monde par lui , c'était très différent , mais très intéressant. Toutes ses odeurs , j'aurais été incapable de les sentir une fois humaine. J'entendais tout les bruits de la foret..Du moins tout ce que j'étais incapable d'entendre sous forme humaine.

Je finis par rentrer a l'académie vers 17h... je passais rapidement dans les chambres pour attraper ma guitare. Je partais ensuite en direction de la salle de musique. Parfait j'étais seul , je pouvais donc composer selon mon ressenti. Je commençais par me faire plaisir en jouant sur le piano qui se trouvait au centre , la lettre a élise. J'avais appris a jouer du piano depuis l'enfance. Ma préférence allait tout de même à la guitare mais je devais avouer que jouer un petit morceau de piano de temps en temps était loin de me déplaire. D'ailleurs je pris plus de temps que je ne l'aurais pensé a jouer de cet instrument. Je finis tout de même par m'arrêter pour aller composer un peu avec ma guitare. Jouer ou composer me permettait de m'évader un peu , j'adorais ça.. c'était un moment qui n'appartenait qu'a moi.

Je passais rapidement au self.. je n'avais pas très faim pour une fois. Je regagnais donc ma chambre. Elle était vide pour le moment. Mon colocataire David n'était pas encore rentré.
Il finit par arrivé quelques minutes plus tard , j'étais assis a mon bureau , surfant sur le net pour essayer d'avoir des nouvelles de ma famille , mais personnes ne semblaient être connecté.
Je laissais échappé un sourire , David me vouvoyait et j'avais du mal à m'y faire. Cela venait de son éducation , j'étais loin d'avoir reçu la mienne. C'était bien les Ellendils , tout le monde sur le même pied d'égalité , ainsi un aristocrate et un bohémien se retrouvaient dans la même chambre. Je m'entendais bien avec lui , surement parce qu'il était calme et posé.

« Combien de fois devrais-je te dire de me tutoyer »

Je ne me gênais pas pour le faire , je n'aimais pas être vouvoyez et je n'étais habitué à le faire que lorsque que les personnes étaient bien plus âgés que moi. Je jetais un regard par la fenêtre , il avait raison..la fin de soirée était magnifique , comme souvent sur mes terres irlandaises. J'avais déjà vu ce genre de paysage mais je devais avouer que c'était toujours aussi poignant.
« Tu as raison mais je dois dire que j'ai déjà vu ça plusieurs fois..alors comment c'est passé ta journée? Tu t'es baladé? »

Date d'inscription : 14/01/2011

La réaction du jeune homme avec qui je partageais ma chambre était, comme toutes les fois, assez drôle à voir. Ça se voyait qu’il n’aimait pas être vouvoyé. Mais qu’est-ce que David pouvait y faire ? Il avait été éduqué comme ça. Il était clair, aussi, que Lorenzo n’avait pas suivi la même sorte d’éducation que lui. L’aristocrate le comprenait. Sauf qu’il ne pouvait s’empêcher de vouvoyer. D’un sourire toujours paisible, David regardait son compagnon de chambre. Assis sur son lit, il n’avait même pas enlevé son manteau. Quel distrait, se disait-il. La neige avait déjà fondue, par contre. Il n’avait pas à s’inquiéter pour son lit qui ne serait pas mouillé. Ou presque pas. David se leva, se dirigea vers le garde-robe, y rangea son manteau et enleva ses bottes d’hiver noires. Qu’est-ce qu’il avait la tête ailleurs, lui ! Il était trop pris dans ses pensées en se remémorant cette marche qui avait semblé si différente des autres qu’il avait déjà pris avant. Ses cheveux étaient encore un peu mouillés par la neige qui avait fondue. Il les essuya d’une main et la frotta sur son pantalon pour, encore une fois, essuyer l’eau.

Les paroles de Lorenzo retentir dans la pièce. Il était chanceux d’avoir assisté à de telles choses... Lui qui avait habité en plein milieu d’une ville, il n’avait pas beaucoup connu la campagne. C’était magnifique. Le chant des oiseaux, les petits animaux qui couraient partout, le vent frais de l’hiver, Le jeune homme ne savait plus où donner de la tête. Pourtant, il gardait ses émotions à l’intérieur de lui. Gardant son calme sur le dessus de tout.

« Vous êtes très chanceux, Lorenzo... J’aurais donné tant de choses seulement pour pouvoir assister à un tel spectacle chaque fin de journée. »

Lui avoua-t-il.

En fait, ce n’était pas l’argent qui manquait dans sa famille. Mais bon, façon de parler...

« Ma journée ? Elle s’est très bien déroulée. Les cours n’étaient pas épuisants et, oui, j’ai eu l’envie de prendre une marche dehors. C’est si beau de voir les petits flocons venant du ciel tomber au sol. J’ai probablement passé plus d’une heure à l’extérieur. J’ai aussi reçu quelques devoirs à faire, mais rien de bien compliqué... Tout cela sera terminé ce soir. »

David regarda par la fenêtre en lâchant un petit soupir. Le soleil se couchait de plus en plus, changeant la palette de couleurs orange/rose à mauve/bleu foncé. Quelques étoiles commençaient à apparaître dans le ciel. Même si l’aristocrate appréciait beaucoup le soleil couchant, il adorait la noirceur. Se retrouver dans l’ombre. Ça représentait bien son animal : la chauve-souris. Il n’aimait pas trop le soleil. La lumière l’agressait. Mais bon, il fallait vivre avec ça. Il ne pouvait pas détruire le soleil ! Premièrement, il détruirait probablement tout le système solaire et deuxièmement, c’était impossible à faire. Il profitait alors des nuits sombres et des journées nuageuses comme il le pouvait.

« Et vous, qu’avez-vous fait de votre journée ? »

Lui demanda-t-il.

Non, David n’arrêterait pas de vouvoyer. Oui, c’est la vie. Pour lui, tutoyer quelqu’un, c’était comme lui manquer de respect. C’était quelque chose de grave, dans sa famille, manquer de respect à une autre personne. Même si Lorenzo lui demandait d’arrêter, il ne pouvait simplement pas le faire. C’était comme demander à un alcoolique d’arrêter subitement de boire après des années et des années pris dans la boisson. Pourtant, David comprenait bien que pour quelqu’un ne s’étant jamais fait vouvoyer, ce pouvait être étrange qu’un garçon de son âge environ le vouvoie. Oui, il comprenait, mais il n’allait pas arrêter d’être lui-même pour autant. Enfin...

David pris son sac, qu’il avait pris le soin de venir déposer près de son lit avant d’aller marcher, et en sorti un cahier noir. Une plume y était aimantée et il ne suffisait que de tirer un peu pour l’enlever. C’était un peu comme son journal. Il y écrivait ses pensées, mais aussi ses devoirs ainsi que son horaire de la semaine. Là où ses pensées étaient écrites, ça ressemblait à un roman. Il écrivait toujours à la première personne dans un anglais parfait, quasiment sans faute. Bref, il ouvra son cahier et y écrivit ses devoirs qu’il avait eu, son horaire de la journée de demain ainsi que sa petite balade dehors. Il décrivait toutes les émotions ressenties et tout ce qu’il avait aimé de cette marche, etc. En gros, il avait presque oublié mon compagnon de chambre. Lorsqu’il eut fini, quelques minutes plus tard, il rangea son cahier avant de se retourner encore une fois vers Lorenzo, un sourire au lèvres. Ce même sourire qu’il avait encore et toujours et qui ne quittait que très rarement son visage.

« Aimez-vous écrire, Lorenzo ? J’adore écrire... Cela me laisse exprimer tout ce qui se ramasse dans ma tête. Ça me permet de me libérer. Enfin... Vous devez avoir compris. »

De si belles couleurs... | Lorenzo

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